Menhir,
une pierre qui se dresse comme pour féconder,
Dolmen
comme pi, la lettre grecque minuscule, alias deux bœufs sous le joug.
« La
vie, un formidable transfert d’énergie provoqué par la microsphère, et qui ne peut
être limitée dans son action que par la lithosphère. »
« Il
faut que la lithosphère assure et guide l’évolution des espèces par les
modifications qu’elle impose au milieu sanguin. »
Voici
donc deux expressions de Roland Pigeon avec lesquelles (notamment la seconde) j’ai
toujours eu du mal.
D’un
côté, ce qui subit et de l’autre ce qui impose. C’est pour moi inacceptable. C’est
l’école robinet-bidon, robinet le prof, bidon l’élève, cela évidement pour un
résultat bidon, rien d’exceptionnel ne peut sortir d’un tel attelage, d’une
telle domination sans partage.
Quand on
lit, deux des derniers courriers de Louis Boutard à l’égard d’Armand
Hatinguais, on ne peut que ressentir cette impression de robinet-bidon. Avec un
tel couple, si le « maitre » décède, la machine est du même coup en
panne.
Les
quelques découvreurs-innovateurs indépendants que j’ai pu fréquenter faisaient
dans le tout ou rien : dire tout à tout le monde OU ne rien dire, absolument
ne rien dire.
Ainsi
Bernard Fouéré faisant état de facteurs d’hérédité, lesquels, s’accumulant,
étaient la cause selon lui de maladie, maladie dont il avait réalisé le
traitement, l’expérimentant sur des bovins bien malades, les gardant -au grand dam de sa femme- quelques années ensuite pour s’assurer de la
pertinence de ses traitements.. Il est parti emportant sa découverte bien que
je lui avais fait rencontrer le prestige social en la personne d’un ex-pdg d’IBM-France,
entreprise alors prestigieuse. Pour ce dernier, ce qu’il disait avoir trouvé,
les laboratoires étaient en train de le découvrir… Tout simplement, ben voyons !
Comment imaginer qu’un produit d’un système robinet-bidon puisse imaginer qu’un
« indépendant » découvre vraiment quelque chose ? C’est de l’ordre
de l’impossible.
Louis
Boutard ne semble pas différent de ce Bernard Fouéré malgré la présence de « collaborateur ».
Dans une toute dernière lettre, Louis Boutard d’annoncer qu’il a caché des
choses, cela à son plus proche « collaborateur ». Formidable comme
relation ! N’est-il pas ?
Je pense
que si Louis Boutard était encore vivant et que je pouvais le rencontrer, la
relation serait absolument à sens unique. Il serait absolument dans l’impossibilité
de reconnaître le moindre apport de ma part. Tout ce qui viendrait de moi ne
pouvant qu’être caduque, sans valeur aucune.
De même
nature était la relation avec Paul Ménard lequel nous a fait connaître Roland
Pigeon. Pour Paul, Roland Pigeon avait tout trouvé. Il ne s’agissait plus que
de foncer, d’imposer par la force l’approche de Roland Pigeon. Paul m’avait dit
qu’il me ferait une carte de visite avec Ingénieur en Agriculture dessus, à moi
ensuite d’aller chez les agriculteurs pour leur dire comment ils devaient faire…
Inacceptable pour moi.
On
retrouve donc là en quelque sorte appliquée l’expression de Roland Pigeon :
« Il faut que la lithosphère assure et guide l’évolution des espèces par
les modifications qu’elle impose au milieu sanguin. »
D’un côté
le dur, de l’autre le tendre fécondé par le dur ! Mode menhir ?
Le mode dolmen
m’apparait comme deux sous le joug, donc avec une fécondité décalée, fécondité
en décalage. Les deux bœufs retournant la sacro-sainte prairie semble en
apparence mettre en place comme une stérilité : le champ, champ que l’on
va ensemencer et donner le champ de blé, forêt d’épis, de ce qui arrive après
(épi).
Qui
accepte de travailler pour, dans un premier temps, mettre en avant comme une
stérilité ? C’est stérile que semble avoir été ma vie, ce que confirme financièrement
mon bilan de carrière que je viens de recevoir (cela doit être une demande de pôle emploi qui
cherche à savoir s’il serait possible de me proposer une mise en retraite
immédiate, ainsi de stopper mon allocation ASS…).
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